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Description difficile…Mais risquons-la !

Ne vous attendez pas à une salle grandiose pouvant abriter la cathédrale Notre Dame, pas plus d’ailleurs que l’église de Graissessac… Il n’en est rien !
La géode des Vertes, au contraire, n’offre qu’une cache de quelques dizaines de mètres cubes, toute en hauteur, bien blottie au fin fond d’une cheminée du réseau « fossile ». Mais sur ses parois, que de splendeurs !

"En parcourant cette partie du réseau, nous avions bien remarqué quelques bouquets d’aragonite… Puis quelques colorations verdâtres en gravissant ce passage en élévation… Mais au débouché dans la géode, la diversité des formes et la richesse des nuances de vert coupe le souffle, impose le recueillement… Le corps s’immobilise, trop prés de cette fragilité, la tête rentrée dans les épaules… Tout autour, dessus, dessous, les draperies de velours, les excentriques les plus torturées colorées depuis le blanc le plus pur jusqu’au vert le plus chatoyant, en passant par une multitude de nuances quasiment végétales, décorent cette niche exceptionnelle.
Avec mille précautions, le corps peut se détendre, puis les yeux, lentement, découvrent tous les recoins magiques.
A cet instant, notre présence humaine est bien anachronique…"

Par le passé, l’escalade était délicate, mais surtout provoquait un apport de glaise néfaste dans la géode. Les visiteurs pouvaient s’égarer et parcourir un diverticule particulièrement boueux, avant de rebrousser chemin pour continuer vers les Vertes.
Depuis, l’AMM a accroché des fines échelles métalliques, sécurisant le passage et dirigeant les ascensions.
De plus l’obligation d’ôter bottes et combinaisons au bas de la cheminée, supprime totalement le risque de souillure des concrétions.

Quelques observations…

Ce site exceptionnel a peu été étudié jusqu'en 2012 par les scientifiques, nos appels sont restés vains.
Mais depuis 2012, nos amis spéléologues Belge et l'Université de Namur ont engagé une étude de la coloration des concrétions du réseau des Verte
Une première publication en 2014 fait le point sur l'étude en cours, mais doit être complétée par l'extension au contexte géologique et déterminer l'origine du nickel. L'année 2019 sera certainement décisive après le séjour d'étude en septembre.
L'étude définitive sera bien sûr affichée sur cette page, après consentement des auteurs.
Nous ne pouvons présenter actuellement que de rares commentaires et un résultat d’analyse à la seule initiative des spéléologues.

Quelques éléments de réponse…

Correspondance de Patrick Cabrol

"La couleur verte est due à la présence de Nickel dans l'aragonite. Au vu du diagramme de fluorescence X (ci joint) il doit y avoir de l'ordre de 2% de nickel ce qui est énorme.
En effet la coloration bleue apparait dans l'aragonite à partir de 80 ppm de cuivre (soit 80 grammes de cuivre pour une tonne d'aragonite pour une couleur bleutée). A 100 ppm la concrétion est bleue pur. Je n'ai jamais trouvé au dessus de 120 ppm. Donc 2 % c'est vraiment énorme.
IL faudrait maintenant savoir si cette coloration verte est due à une déformation du réseau cristallin ou bien un remplacement d'un atome de calcium par un atome de nickel. Si j'avais un petit morceau je pourrais le dire mais quand j'y suis allé il n'y avait rien par terre et je n'ai pas voulu en prendre. La joie des yeux et le respect du patrimoine sont bien supérieurs au résultat d'une analyse.
La présence de nickel pose un gros problème ici car il s'agit d'un élément très particulier. Le plus gros site mondial à nickel se trouve en Nouvelle Calédonie et il s'agit de nickel piégé dans des basaltes, c'est à dire une bonne roche volcanique classique. Dans ces basaltes on trouve de l'olivine (qui est un minéral de couleur jaune terne que l'on trouve aussi dans les basaltes de Bédarieux). Cette olivine est fortement altérée avec l'eau et donne de la serpentine. On trouve le nickel dans ces niveaux. Ceci signifie que le nickel du Marcou devrait avoir une origine profonde (hydrothermalisme, volcanisme…).
Cette hypothèse est confortée par le fait que le Marcou est situé sur une faille très importante : l'écaille du Marcou. C'est pour cette raison que le Marcou dispose aussi de concrétions uniques (…)
- à la dolomite saccharoïde qui est au fond du grand puits. Ceci est quasi unique dans un karst car il s'agit de dolomite d'origine hydrothermale (haute température) alors que la dolomite des karsts de la montagne noire s'est formée à basse température la plupart du temps. Par endroit il s'agit parfois d'une dolomitisation secondaire (Lauzinas) c'est à dire que le calcaire s'est transformé en dolomie par ajout de magnésium (sans doute hydrothermal tiède dans le cas d'un métamorphisme régional).
- aux cristaux de quartz que l'on trouve dans la dolomite saccharoide au fond du grand puits. Là aussi il s'agit d'un minéral "haute température".
- Il y a enfin le remplissage des blocs dans les puits qui est souvent en aragonite massive.
De ce fait le Marcou présente un patrimoine exceptionnel tout on long de sa visite et non pas seulement aux vertes comme on le croit. . L'ensemble du Marcou est d'un intérêt patrimonial de niveau mondial."

Diagramme

Et le diagramme de l'analyse effectuée dans les années 80.

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